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Fil d'Ariane

Accueil / À Propos de L'Épigénétique / Scientifique en Vedette: Maxime Galloy, Université Laval /

Maxime Galloy est doctorant dans le laboratoire d’Amélie Fradet-Turcotte. Ce laboratoire étudie les voies de signalisation et de réparation des dommages à l'ADN dans différentes conditions, y compris le stress de réplication. Maxime s'intéresse à la manière dont la composition de la chromatine autour des dommages à l'ADN influence la réparation. À travers des expériences de biologie moléculaire et la reconstitution de nucléosomes recombinants, il détermine comment les variantes de l'histone H2A affectent l'ubiquitination du nucléosome par la ligase E3-ubiquitine RNF168 et comment elles influencent la liaison des facteurs de réparation qui reconnaissent le substrat de RNF168. Il a récemment découvert qu'une variante spécifique de l'histone, macroH2A1.2, pourrait influencer la réponse au stress de réplication dans les cellules, principalement dans les sites fragiles communs. Le laboratoire étudie maintenant comment la macroH2A1.2 protège les fourches de réplication à ces loci.

  • galloy

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre recherche ?

L’ubiquitination de l’histone H2AK13/K15 par la ligase E3 RNF168 facilite le recrutement des facteurs de réparation de l’ADN lors des cassures double-brin de l'ADN et des fourches de réplication stressées. Ce recrutement est essentiel pour garantir une coordination opportune de la réparation à travers différents types de lésions de l’ADN. La variante de l’histone H2A, macroH2A1.2 (mH2A1.2), participe également à ce processus, en favorisant sélectivement la réparation de l’ADN dirigée par homologie, bien que les mécanismes sous-jacents restent encore mal compris. Durant mon doctorat, nous avons découvert une fonction inattendue de l’ubiquitination médiée par RNF168 de mH2A1.2, qui empêche le recrutement inapproprié de RAD18 aux fourches de réplication stressées. Les expériences de reconstitution biochimique montrent que RAD18 ne peut pas se lier aux nucléosomes contenant de l’ubiquitine sur mH2A1.2. Dans les cellules, la perte d’ubiquitination de mH2A1.2 entraîne un accroissement de RAD18 et de H2AX aux fourches stressées et sensibilise les cellules au stress de réplication. L'épuisement de RAD18 ou des remodelers de fourche rétablit ces effets, suggérant que l’ubiquitination de mH2A1.2 protège contre un engagement nuisible de RAD18 et une inversion ultérieure des fourches aux fourches stressées. Nos résultats soulignent l'impact négatif de l'activation de voies incorrectes de tolérance aux dommages de l’ADN à ces loci.

D'où venez-vous? Qu'est-ce qui vous manque dans votre ville/pays ?

Je viens de Belgique, où ce qui me manque le plus, c’est ma famille, et je dois admettre que le chocolat me manque aussi.

Dans quelle ville vivez-vous actuellement et qu'est-ce que vous aimez le plus dans cette ville ?

Je vis actuellement à Québec, un endroit parfait pour se sentir inclus peu importe notre culture.

Quelles sont les façons dont vous vous détachez du travail/de la science/de l'université ?

En dehors du laboratoire, j'adore faire du sport (basket-ball, volley-ball ou pickleball). Je suis aussi un lecteur de fantasy et de fiction historique.

Avez-vous des talents particuliers en dehors de la recherche que peu de gens connaissent dans votre milieu universitaire ?

J’adore la pâtisserie, et je me sers souvent de ma famille et de mes amis comme testeurs pour les nombreuses recettes que j’aime essayer. J’aime la précision que la pâtisserie exige, tout comme la recherche biochimique.

Avez-vous une recommandation pour un livre, une émission de télévision, un film ou un documentaire ?

Je recommande vivement le roman primé par le prix Pulitzer All the Light We Cannot See d’Anthony Doerr. En tant qu’étudiant en biologie, je suggère aussi le film The Immortal Life of Henrietta Lacks, adapté du livre de Rebecca Skloot du même nom.

Qu'est-ce qui vous a décidé à devenir chercheur ?

Dès le début de mes études, j’ai été témoin de nombreux cas d’enfants atteints de cancers incurables, et j’ai su immédiatement que je voulais devenir chercheur et aider à trouver des traitements contre le cancer. Je savais aussi que cela correspondrait parfaitement à ma curiosité et à mon désir d’apprendre.

Si vous n'étiez pas chercheur, qu'aimeriez-vous/pensiez-vous être ?

Je pense que j’aurais poursuivi une carrière de pâtissier ; la précision et la créativité dans ce métier m’ont toujours fasciné.

Qu'est-ce qui a suscité votre intérêt pour l'épigénétique ?

Comme le disait le Dr David Allis : “Chaque acide aminé dans les histones compte,” et cela est tellement vrai que l’épigénétique semble presque magique. Il est fascinant de voir comment ces petites différences peuvent jouer des rôles aussi variés dans les fonctions biologiques.

Si vous pouviez donner un conseil à votre « doctorant de première année », quel serait-il ?

Je sais que tu aimes courir, mais rappelle-toi que chaque projet de recherche nécessite du temps et de la réflexion. Prendre des pauses aide souvent à revenir avec une énergie renouvelée, et il est essentiel de maintenir à la fois ta santé physique et mentale.

Où aimeriez-vous voir votre recherche/domaine d'intérêt se terminer à l'avenir ?

Le Dr Mathieu Lupien dit : “Le cancer est une maladie épigénétique,” et j’aimerais voir notre compréhension de l’épigénétique devenir aussi avancée que notre connaissance de l’ADN.